Enseignements nationaux du Baromètre Vélo 2025

par Louis DELATOUR
Résultats Baromètre Vélo 2025

Contexte du Baromètre 2025

Le Baromètre vélo est l’enquête de référence sur le ressenti des habitant·es face aux conditions de circulation à vélo dans leur commune

Porté depuis 2017 au niveau national par la FUB et au niveau de Saint-Malo par l’association A Vélo Malo, il recueille la parole des cyclistes mais aussi de celles et ceux qui aimeraient pouvoir rouler si les conditions étaient meilleures. Véritable levier de plaidoyer, il contribue à légitimer les politiques cyclables auprès des décideurs.
En quatre éditions, la participation n’a cessé de croître, confirmant l’essor de la demande sociale pour le vélo.

Évolution participation Baromètre Vélo

L’édition 2025 marque un tournant avec 334 301 réponses, 2 646 communes qualifiées et 12 984 participantes (soit plus d’une commune sur trois).

Un climat vélo médiocre, qui s’améliore légèrement depuis la dernière édition

Le climat vélo en France s’améliore légèrement par rapport à 2021 (+3 %), mais reste médiocre et très inégal selon les territoires. Cette édition révèle une dynamique encourageante dans certaines communes, tandis que d’autres stagnent ou reculent, mettant en lumière les fractures territoriales.

  • 64% des personnes répondant·es trouvent que les conditions pour l’usage du vélo sont mauvaises
  • 47,8% des personnes répondant·es estiment que la situation est restée identique pour les cyclistes sur les deux dernières années
  • 36,5% qu’elle s’est améliorée
  • 15,8% qu’elle s’est dégradée.
Ressenti Baromètre Vélo 2025

Une evolution du climat vélo contrastée selon les types d'agglomération

  • Les grandes villes

Elles confirment leur rôle de locomotives du vélo en France. Strasbourg et Grenoble restent des références historiques, mais de nouvelles communes se distinguent : Clermont-Ferrand (+25 %), Lyon (+15 %) et Toulouse (+15 %) et affichent des progressions remarquables.
Ces résultats montrent que lorsqu’une ville investit dans le vélo, les effets sont
rapides et visibles. Les cyclistes bénéficient d’infrastructures plus sûres, continues
et confortables, favorisant la pratique quotidienne.

  • Les villes moyennes

Du fait de progressions notables mais inégales, les villes moyennes enregistrent
globalement une évolution positive du climat vélo par rapport à l’édition de 2021, avec près de 20% de hausse de la note globale pour certaines communes comme : Épinal (88), Bourges (18) ou encore Lons-le-Saunier (39). Cependant, 17 villes moyennes voient leur climat vélo se dégrader depuis 2021, rappelant que les efforts doivent être constants et adaptés aux besoins locaux.

  • Les petites villes et les communes de banlieue

La progression du climat vélo reste plus modeste (+6 %), mais permet malgré tout d’atteindre une moyenne encourageante de 3,16 au sein de ces deux caté­gories. Plusieurs communes de banlieue, situées à proximité de grandes villes ou de villes moyennes, bénéficient elles aussi d’un climat vélo amélioré (Thaon-les-Vosges +32%, Charenton-le-Pont +29%, Villeneuve-d’Ascq +14 %), ce qui suggère un développement en tache d’huile du climat vélo. Beaucoup de petites villes font leur entrée dans le palmarès (+174 communes). Les communes qui s’en sortent le
mieux appartiennent souvent à des intercommunalités engagées dans une politique cyclable ambitieuse, à l’image de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres, qui a lancé un vaste réaménagement de son territoire en faveur du vélo.

  • Les bourgs et villages

Un léger recul à surveiller, car c’est la seule catégorie à connaître une baisse du climat vélo. Cette baisse reflète l’élargissement de l’échantillon des bourgs et villages (+72 %). Ces résultats traduisent la difficulté de territoires encore fortement marqués par la dépendance à l’automobile et éloignés de la solution vélo.
Leur faible dynamique montre qu’il est urgent de les accompagner dans le développement d’alternatives crédibles et sécurisées.

Transformer nos territoires par le vélo : trois mesures simples

Le Baromètre vélo 2025 confirme que l’implication des pouvoirs publics pour le vélo a un impact concret : les changements sont visibles au quotidien et reflétés dans les résultats de l’enquête.
Pour transformer un territoire dès le début d’un mandat municipal, trois mesures simples et accessibles peuvent être mises en œuvre rapidement :

  1. Repenser la circulation et requalifier les routes exis­tantes : mettre en place un plan de circulation et transformer des voiries déjà existantes pour créer des itinéraires sécurisés dédiés au vélo.
  2. Abaisser la vitesse à 30 km/h en ville : mesure simple, peu coûteuse et efficace, elle réduit les dangers, apaise la circulation et encourage les mobilités actives.
  3. Adapter et entretenir les aménagements : mettre en adéquation les infrastructures avec les nouveaux usages et assurer leur entretien régulier pour garantir sécurité et confort.

Ces propositions ne sont pas théoriques : elles découlent directement des enseignements du Baromètre vélo 2025 et des demandes exprimées par les citoyennes et citoyens.

L’urgence d’apaiser et de protéger

Les résultats du Baromètre vélo 2025 montrent que trois quarts des cyclistes répondant·es ont vécu une situation de violence motorisée. Ces actes – agressions physiques ou comportements intimidants – affectent particulièrement les usager·ères vulnérables. La mort tragique du cycliste Paul Varry en octobre 2024 a rappelé combien ces violences ne peuvent être considérées comme des incidents isolés. Réduire les vitesses et développer des aménagements de qualité sont des réponses essentielles, mais il faut également agir sur les comportements.

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