Film – Un Monde Sous Vide

par Louis DELATOUR
Film - Un monde sous vide

Soirée Ciné Débat en présence de Fabien Favre
au « Ciné Armor » de Pleurtuit, samedi 17 mai à 20h30 – entrée libre

Un monde sous vide

Film réalisé par Hervé Pfister et écrit par Fabien Favre

À la croisée des chemins entre l’essai documentaire et le carnet de route, Un monde sous vide se présente comme bien plus qu’un simple film de voyage. C’est un projet intime et collectif, une aventure à la fois personnelle et universelle, une plongée au cœur d’un continent à travers le prisme d’un combat essentiel : celui contre la pollution plastique.

Fabien, le protagoniste de ce périple atypique, s’est lancé un défi hors du commun. Il a décidé de parcourir l’Europe à vélo, du point le plus méridional de l’Espagne continentale, Tarifa, jusqu’au Cap Nord en Norvège, extrémité septentrionale balayée par les vents arctiques. Une traversée de 8000 kilomètres, rythmée par les paysages, les rencontres et les obstacles, mais avec une contrainte aussi simple que radicale : n’utiliser aucun emballage plastique.

La pollution plastique : un fléau mondial, un désastre écologique
La pollution plastique : un fléau mondial, un désastre écologique

Ce choix, loin d’être anecdotique, structure tout le voyage. Chaque arrêt devient une réflexion. Chaque repas, une négociation. Chaque achat, un acte militant. Fabien doit sans cesse s’adapter, trouver des alternatives, renoncer parfois. Ce défi quotidien l’oblige à remettre en question les automatismes de notre société de consommation, où le plastique est devenu un réflexe, une évidence, presque une fatalité. Dans les grandes villes comme dans les plus petits villages, il cherche, interroge, négocie, improvise. Le film nous montre l’ampleur du problème, non pas avec des graphiques ou des chiffres, mais par l’expérience sensible, vécue, incarnée.

Mais Un monde sous vide ne se contente pas de documenter une performance individuelle. Le film élargit le cadre. Il devient une plateforme, un espace de dialogue. À mesure que Fabien avance sur les routes, il tend son micro à celles et ceux qu’il croise. Partout sur son chemin, il rencontre des individus engagés, des collectifs, des associations, des entrepreneurs, des scientifiques, des enseignants, des citoyens ordinaires. Tous ont un point commun : ils se mobilisent, chacun à leur manière, pour réduire la présence du plastique dans nos vies. Leurs récits, souvent modestes, parfois bouleversants, forment une mosaïque d’initiatives locales qui dessinent un espoir global.

Ce film ne cherche pas à culpabiliser. Il ne donne pas de leçons. Il propose plutôt une invitation. Une invitation à regarder le monde autrement, à interroger nos gestes quotidiens, à réfléchir à notre place dans l’écosystème terrestre. En juxtaposant les voix de la science et celles du terrain, en faisant dialoguer les constats alarmants des experts avec les efforts concrets des citoyens, Un monde sous vide tisse un récit collectif, qui dépasse les frontières et les générations. C’est un appel à la lucidité, mais aussi à l’imagination.

En filigrane, le film pose une question essentielle : comment continuer à habiter ce monde sans le détruire ? Il ne s’agit pas seulement de bannir un matériau. Il s’agit de changer de regard, de redéfinir nos besoins, de retrouver du sens dans nos choix de consommation. L’épopée de Fabien, tout en simplicité et en détermination, nous rappelle que chacun peut, à son échelle, prendre part à ce changement. Que chaque geste compte. Que chaque voix mérite d’être entendue.

À travers ses images, ses témoignages et ses silences aussi, Un monde sous vide nous confronte à notre propre inertie mais nous tend aussi une main. Il ouvre des perspectives. Il nous donne envie de bouger, d’agir, de repenser nos routines. Il nous dit que le monde de demain se construit dès aujourd’hui, sur les routes d’Europe comme dans nos cuisines, nos magasins, nos choix les plus quotidiens.

Ce film est à la fois un cri d’alerte et une source d’inspiration. Un miroir tendu à nos habitudes. Un hommage à celles et ceux qui, loin des projecteurs, œuvrent pour un avenir plus respirable. Un appel à la responsabilité, mais aussi à l’émerveillement. Parce qu’il n’est jamais trop tard pour changer. Parce que ce monde, même sous vide, reste plein de possibles.

« Je me mis à rêver à un voyage où je réussirais à me libérer de l’emprise du supermarché. Je serais un pérégrin des Temps modernes, sillonnant l’Europe selon mes propres lois, à rebours des injonctions du toujours plus. »

Organisée par l’association « Dinard Emeraude à Vélo » dans le cadre de l’opération « Mai à Vélo »

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