Pourquoi le vélo ? Le vélo, ça rapporte gros !

par Robert FOURET

Je suis un miracle économique ! Je crée plus de 80 000 emplois en France en 2023, je pourrais en créer plus de 200 000, je divise par un facteur 10 le coût annuel des déplacements, je permets la baisse des impôts, le développement d’un tourisme vertueux. Je suis né au XIXème siècle, je suis…, je suis…, je suis le vélo !

Le vélo, ça rapporte gros !

Une économie importante pour les ménages

Le coût complet annuel d’une voiture est estimé à plus de 6 000 € :

  • Amortissement de l’achat d’une voiture
  • Carburant
  • Assurance
  • Entretien et réparations
  • Contrôle technique
  • Stationnement
  • PV (non négligeable contrairement à ce qu’on pourrait croire : les seuls radars vont rapporter 2 mds € en 2024)
  • Péage

En 2019, l’automobile club estimait déjà à plus de 7 000 € le budget d’une petite voiture citadine sur l’année 2018 pour 9 000 km parcourus. Et c’était avant l’inflation, la crise de l’énergie, la hausse des assurances :

Presque 7 000€ par an pour une clio en 2018

Et ce coût augmente encore plus vite que l’inflation. En comparaison, un vélo coûte moins de 200 € par an :

  • Achat du vélo (500 € en moyenne en France, ce qui va de 100 € d’occasion, à 2 000 € pour un vélo électrique neuf de luxe)
  • Entretien annuel (100 €)

C’est donc un budget transport divisé par 30 au minimum !

Avec l’économie ainsi réalisée, les ménages peuvent s’offrir des billets de train pour les longues distances ou louer une voiture lorsque c’est indispensable.

Une économie importante pour les collectivités

Le premier poste de coût auquel on pense est évidemment la construction d’infrastructures. Celle-ci ne requiert pour le vélo pas d’investissements importants.

Lorsque la piste ou la bande cyclable est réalisée à l’occasion de travaux d’entretien du réseau routier, le coût marginal supplémentaire est quasiment nul.

Lorsque des travaux spécifiques sont réalisés pour construire des aménagements cyclables, ils ne sont pas onéreux :

  • Le poids des vélo étant très faible, la chaussée requise ne présente aucune complexité et donc un coût faible (aucun gros engin de chantier requis, aucune expertise requise, très faible technicité, etc.)
  • Comme la technicité est faible, des entreprises locales de BTP peuvent réaliser les travaux
  • Les aménagements cyclables n’hésitent beaucoup moins de surface et donc moins d’emprise au sol, moins de matériaux, moins de travaux
  • Les aménagements cyclables s’abiment beaucoup moins rapidement (pas de poids lourds, vitesse plus réduite) et donc nécessitent beaucoup moins d’entretien
  • Les aménagements cyclables apaisent la circulation et diminuent donc les infrastructures de sécurité requises (feux tricolores, radars, contrôles policiers, barrières de sécurité, etc.)
Parking de la gare de Eindhoven au Pays-Bas : combien voitures et combien de vélo sur la même superficie ? (photo : crédit Google)

On estime le coût des aménagements cyclables entre 100 000 € et 1 million € le km en fonction des aménagements requis (1 million c’est pour une piste cyclable 5 étoiles) alors que le coût d’une route est estimé entre 10 millions et 100 millions le km, c’est donc entre 10 et 1000 fois moins cher avec une moyenne vers un rapport 100 !

Les pouvoirs publiques investissent aujourd’hui moins de 5 € / an / habitant dans le vélo contre 271 € / an / habitant pour la voiture. On estime qu’en investissant environ 30 € / an / habitant, soit toujours 10 x moins que pour la voiture et à peu près ce qu’investissent les pays d’Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark, etc.), on pourrait multiplier par 3 la part modale du vélo (de moins de 3% aujourd’hui à 9%).

Tous ces investissements ne prennent en plus pas en compte toutes les retombées indirectes ou externalités (baisse de la pollution, baisse des dépenses de santé, baisse des embouteillages, baisse des émissions de CO2, etc.)

L’ADEME a ainsi réalisé une comparaison exhaustive en incluant toutes les externalités:

Comparaison du coût total pour des distances courtes entre la voiture et le vélo

Le résultat est incontestable : les bénéfices générés par le vélo surpassent largement ceux la voiture.

De nouveaux emplois locaux et non délocalisables

L’industrie automobile ne cesse de détruire des emplois :

  • Délocalisation de la production vers des pays dont la main d’œuvre est moins chère
  • Délocalisation de la conception des voitures notamment les voitures électriques (voitures américaines ou chinoises) et des logiciels
  • L’électrification nécessaire apporte aussi son lot de destructions d’emplois car un moteur électrique est beaucoup plus simple qu’un moteur thermique :
    • moins d’emplois requis pour construire les moteurs
    • moins d’entretien requis (garage)

A l’inverse, pour 1 million € de production de vélo (soit moins de 100 voitures), c’est 10 emplois directs et 10 emplois indirects:

  • Conception, assemblage du vélo en France (malheureusement la plupart des pièces sont fabriquées à l’autre bout du monde)
  • Entretien

Aujourd’hui, le vélo avec seulement 3% de part modale, c’est 80 000 emplois. Avec une part modale, l’ADEME estime que plus de 200 000 emplois pourraient être créés, soit le même nombre d’emplois dans l’industrie automobile.

Un développement vertueux du tourisme

On estime que 21 millions de Français font du vélo pendant leurs vacances. La somme dépensée par un vélo touriste est d’environ 68 € / jour contre 55 € / jour pour les touristes en voiture. C’est donc 24% de dépenses supplémentaires. De plus, la part de ces dépenses qui alimentent directement l’économie locale est supérieure pour les vélo touristes.

Pourquoi ? Un cycliste parcourt de plus petites distances quotidiennes et consomme davantage de services locaux qu’un automobiliste. Par exemple, le carburant représente une partie des dépenses des touristes en voiture qui n’alimentent pas l’économie locale.

Les vélos touristes fréquentent également davantage de lieux délaissés par les voitures car ils circulent sur le réseau secondaire. Cela permet de mieux répartir le tourisme sur le territoire au lieu de le concentrer sur les lieux qui sont déjà les plus fréquentés.

Conclusion

Avec seulement 3% de part modale, le vélo représente déjà près 30 mds € dans l’économie française.

Impact économique du vélo en France

Nous vous laissons imaginer ce que 9% représenterait.

Alors, quand est-ce que vous commencez à économiser de l’argent grâce au vélo ?

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